Définition

L’impression désigne les procédés, fort nombreux, employés pour appliquer de l’encre sur un support. Parmi eux, on trouve l’offset, la sérigraphie, la gravure, la typographie, la linogravure … Les paramètres -vitesse d’impression, capacité, couleurs – varient suivant le type d’impression ainsi que le rendu. Le procédé n’est généralement pas pris en compte par les graphistes, à tort , car l‘impact visuel du produit final en dépend. Par ailleurs, le procédé impacte d’autres parties du projet comme le planning ou le budget.

Les impressions dites standards

La typographie

Gutenberg qui était tailleur de pierres précieuses puis fabricant de miroirs avait une très bonne connaissance des matrices et de la fonte du métal. Vers 1450, il s’associa avec Johann Fust, homme d’affaires de l’époque et Peter Schröffer, qui fut responsable de la gravure des matrices. Ce procédé régnera en maître pendant près de 500 ans pour produire tous types d’imprimés sur papier y compris les livres et les journaux, mais il fut vite concurrencé par l’offset dès la moitié du xxe siècle. De nos jours, la typo n’est plus guère utilisée que pour réaliser les cartes de visite, lettre à en-tête, menus et faire-part divers, tirés à quelques dizaines d’exemplaires. Au fil du temps, de la presse à bras à la rotative, le procédé reçut quelques améliorations quant à la structure même de ces presses. On peut ainsi distinguer trois grands principes : la presse à platine, la presse à cylindre contre forme plane et la rotative cylindre contre cylindre. La fabrication de la forme imprimante a également évolué. A l’origine, chaque signe d’une police de caractères (lettres, chiffres, ponctuations) était coulé avec un alliage de plomb, d’étain et d’antimoine dans des matrices en creux. On pouvait donc réutiliser chacun de ces signes à volonté. Ces blocs de plomb étaient ensuite assemblés, un à un, les uns à côté des autres dans un composteur pour former des mots puis des lignes, des paragraphes et enfin des textes entiers. La nécessité d’être plus productif donna naissance à des systèmes mécanisés comme la linotype de l’allemand Ottmar Mergenthaler (1884) et la monotype de l’américain Tolbert Lanston (1887). Actuellement le plomb est de plus en plus abandonné au profit de clichés photopolymères.

La lithographie :

Aloïs Senefelder, d’origine tchécoslovaque, découvrit par hasard les propriétés particulières d’une pierre calcaire des environ de Munich. Alors à la recherche d’un procédé bon marché pour imprimer des partitions de musique, il développa la lithographie; du grec lithos (pierre) et graphein (écrire). Basé sur la répulsion mutuelle de l’eau et des corps gras, on dessine le motif à reproduire (à l’envers) au crayon gras sur la surface plate, soigneusement grainée, de la pierre calcaire. Le procédé fut bien évidement mécanisé. La pierre fut remplacée par une plaque de zinc et animée d’un mouvement de va-et-vient contre un cylindre de pression. C’est en 1868, dans les ateliers d’Hippolyte Marironi, que les premiers essais d’enroulement de la plaque virent le jour. La première rotative lithographique fut baptisée la Diligente et fut sûrement l’ancêtre des presses offset. Longtemps utilisée à l’échelon industriel, la lithographie ne sert plus de nos jours que pour les tirages d’oeuvres d’art en édition limitée.

L’offset :

Ce procédé est directement issu de la lithographie. De nombreuses idées furent expérimentées pour mécaniser l’invention de Senefelder. L’idée principale était d’enrouler une plaque de zinc autour d’un cylindre en remplacement de la pierre calcaire mais le contact direct du papier sur cette plaque de zinc causait une usure rapide de celle-ci. En 1904, un Américain nommé Rubel s’aperçut, suite à une mauvaise manipulation, que l’impression se reportant sur un cylindre recouvert de caoutchouc produisait un bien meilleur résultat sans phénomène d’usure notable de la forme imprimante. Le principe de l’offset (qui veut dire transfert en anglais) était découvert. De part la simplicité et la rapidité de fabrication de la forme imprimante, ce procédé s’est développé très rapidement depuis les années 40 pour devenir le système le plus répandu de nos jours. La diversité des machines, allant de la presse de bureau à la monstrueuse rotative, les différents grammages de papiers (de 38 g à 400 g) et les formats disponibles (de 22 x 31 cm à 120 x 160 cm, voire plus) autorisent tous les travaux de ville, de labeur, de publicité et même de presse, pour des tirages de quelques centaines à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. Le principe de l’offset repose sur la répulsion naturelle de l’eau pour les corps gras et vice et versa. La plaque offset en métal, généralement en aluminium et recouverte d’une couche photosensible retiendra l’eau sur les parties insolées et l’encre grasse sur celles non insolées.La plaque est enroulée et fermement maintenue sur un cylindre dit «porte-plaque». Le film d’encre capté est déposé sur un cylindre recouvert d’une membrane en caoutchouc appelée «blanchet» qui transfert l’encre sur le papier pris en sandwich entre le cylindre porte-blanchet et un cylindre de contre-pression dit aussi cylindre de marge.

La sérigraphie :

Inventée au début du XXe siècle aux États-Unis, la sérigraphie s’inspire du principe du pochoir. Un filet de soie, de polyester, de nylon ou métallique est tendu sur un cadre rigide en bois ou en acier. Les mailles du filet où l’on ne désire pas imprimer sont bouchées. L’encre poussée par une raclette à travers les mailles non obturées se transfert sur le support à imprimer. La souplesse du procédé autorise l’impression de tous types de support comme le papier, le bois, le métal, le verre, les textiles et de différentes formes, cylindriques, coniques ou plates. Cependant le maillage des pochoirs n’autorise pas de linéatures trop élevées mais l’impression en quadrichromie est possible à condition de bien maîtriser ce procédé. Son avantage principal réside dans les faibles coûts de réalisation de la forme imprimante et de mise en route ce qui permet des tirages en très peu d’exemplaires. Sa particularité de déposer l’encre en épaisseur (comme une couche de peinture) l’impose quand l’impression nécessite un fort pouvoir couvrant. L’utilisation de la sérigraphie va du marquage industriel à l’affiche 4 x 3 m en passant par les adhésifs, le flocage et les circuits intégrés.

L’héliogravure

Directement dérivé de la taille douce (voir annexe), ce procédé a vu le jour en 1878 à Prague grâce à Klietsch. D’abord réservé à l’impression en feuille à feuille pour des tirages artistiques, l’héliogravure est de nos jours utilisée pour les tirages en très grand nombre d’exemplaires comme les grands périodiques nationaux (magazines, programmes TV, etc) ou les catalogues. En effet, la mise en oeuvre de la forme imprimante est lourde et coûteuse mais autorise des productions de l’ordre du million. L’héliogravure est un procédé d’impression direct grâce à un cylindre d’acier recouvert de cuivre gravé en creux électroniquement, puis recouvert de chrome. Tous les éléments constituant l’impression sont tramés, y compris les textes. Cette trame est constituée par des petits trous, appelés alvéoles, plus ou moins profonds suivant l’intensité du ton à reproduire. Plus l’alvéole est profonde, plus la quantité d’encre à déposer est importante et plus la teinte est saturée.

La linogravure

La linogravure est une technique de gravure en taille d’épargne (technique consistant à enlever les blancs ou « réserves » du résultat final, l’encre se posant sur les parties non retirées, donc en relief, le papier pressé sur la plaque conservant l’empreinte de l’encre), proche de la gravure sur bois, et se pratique sur un matériau particulier, le linoléum. La linogravure est une méthode de gravure relativement jeune : le linoléum apparaît en Angleterre en 1863. À l’origine utilisé pour recouvrir les sols, c’est seulement en 1900 qu’il est détourné vers la gravure. Le bloc à graver, de taille et d’épaisseur variable, est un matériau spécial. dit linoléum (du latin linum et oleum). « Il est composé d’un mélange de poudre de liège, d’huile de lin, de gomme et de résine, l’ensemble étant comprimé sur une toile de jute. » Le linoléum est plus homogène que le bois et ne comporte pas de fil (sens des fibres du bois, a contrario de la « taille de bout », dans laquelle les fibres du bois sont verticales sur le bloc) ; plus tendre, il permet d’utiliser des outils moins souvent affûtés. Elle est dérivée de la xylographie ; on y retrouve donc les mêmes principes techniques : taille en épargne des blancs, estampe obtenue par pression et transfert de l’encre disposée sur les zones non creusées sur le support.

L’impression numérique :

L’impression numérique est une technique de reproduction permettant d’imprimer des documents directement depuis des données informatiques. Elle s’adapte particulièrement aux attentes actuelles des utilisateurs, de par sa flexibilité et sa rapidité. L’impression numérique est une technique d’impression sans forme imprimante (contrairement à l’offset) utilisant les données informatiques en flux continu directement de l’ordinateur à la machine imprimante. Les procédés utilisés incluent : jet d’encre (jet continu ou jet à la demande), électrophotographie ou xérographie, magnétographie, ionographie, elcographie, et thermographie. L’impression numérique est idéal pour des impressions personnalisées, ou en petite quantité.

Les impressions spécialisées (finition)

Certaines anciennes techniques d’impression sont encore utilisées pour certains travaux d’art ou de prestige à forte valeur ajoutée. Elles ne sont donc pas à négliger et font partie de notre patrimoine culturel. La taille douce Il s’agit d’une gravure sur plaque de cuivre, ancêtre de l’héliogravure, réalisée à la main, au burin. Les creux constitués canalisent l’encre qui est transférée sur le papier par pression. La taille douce a longtemps été utilisée, conjointement à la typographie, pour l’impression des illustrations.

Le pelliculage:

Le pelliculage est un procédé de finition qui ajoute après l’impression une couche mince de polypropylène (dérivé du plastique) brillant ou mat – au choix selon l’effet final voulu – donnant ainsi une finition parfaite à vos documents imprimés. Le pelliculage permet par là-même de rigidifier un peu plus vos documents et de leur donner un effet encore plus luxueux. Le pelliculage mat va donner un aspect plus mat et plus classe. Il est souvent préféré pour l’impression de plaquettes d’entreprise, de cartes de visite, de cartons d’invitation, de faire-parts etc. Le pelliculage brillant quant à lui, va intensifier les couleurs en réhaussant l’aspect général de vos couleurs et de vos visuels. Cela donne un effet réellement glacé à tous vos documents.

La dorure

Ce procédé, également appelé estampe, consiste à appliquer une feuille colorée sur un support au moyen d’une matrice chauffée, qui entraîne la séparation de la pellicule et de sa base. La feuille est un fin film de polyester contenant un pigment coloré. ce rocédé est également dénommé dorure à chaud, estampe, estampe à chaud ou marquage à chaud. Il existe également l’estampe à plat qui donne un léger relief à la surface, généralement invisible sur le verso du support. La dorure dorée, quant à elle est créee à partir de différentes cuches et textures afin de produire des effets sophistiqués. Sa réalisation est plus onéreuse que l’estampe à plat. Il existe également (bien qu’elles oient plus rares) des fueilles à motifs ou holographiques, parfois dénommées feuilles pastel.Exemples de dorure

L’impression sur les marges extérieures :

Ce procédé permet d’imprimer sur la tranche d’une publication. Il trouve ses origines dans la dorure, procédé qui consistait à appliquer de l’or ou de l’argent aux pages d’un livre afin de les protéger, mais qui s’emploie de nos jours surtout dans un but décoratif.

Le gaufrage :

Le gaufrage (ou embossage) et l’impression en creux consistent respectivement à imprimer en relief ou en creux un motif ou des caractères. le gaufrage consiste à appliquer sur un support une matrice en magnésium, en cuivre ou en laiton sur laquelle une image est gravée. L’image venant marquer le support, elle ets légèrement plus grande que sur la matrice avec des contour et des espacements plus grand entre les lettres. Les supports minces sont plus adaptés aux motifs détaillés que les supports épais. les papiers lisses sont faciles à gaufrer, les papiers couchés conservent bien les détails, avec un risque néanmoins que le papier se fissure. Privilégiez les supports non couchés pour les gaufrages épais. Le gaufrage peut être combiné à de la dorure, mais il s’utilise aussi en aveugle (seul) pour donner un effet tactile.

La découpe :

Procédé permettant d’effectuer des découpes précises dans une feuille de papier imprimée. Celles-ci peuvent être fonctionnelles (par exemple sur des pochettes ou des emballages), décoratives (comme des ouvertures dans des images ou des traitements particuliers sur des bords, ou bien les deux. Cette méthode est mise en œuvre à l’aise d’une matrice en acier pour découper une partie d’un élément. Il existe également la découpe laser : procédé à partir duquel un laser guidé par un ordinateur vient graver ou découper du papier, du bois du plastique et même quelques métaux. Comme toute production numérique, ce système est plus rentable sur des petites quantités.